L'armement
Cette étape de notre étude porte seulement sur les différents types d'obus tirés par l'arme principale: le canon. A noter que seuls, les chefs de chars sont habilités à choisir la prochaine munition qu'utilisera son tireur. Pour ce faire il a à disposition une panoplie complète d'obus pour faire face à tous types de situations et de cibles. Il existe deux catégories principales d'obus (explosifs et perforants), déclinées sous différentes variantes, ainsi que d'autres catégories d'obus pour des situations bien définies.
Les obus explosifs:
Les obus explosifs aussi appelés obus « HE » (High Explosive). Cette munition était et reste la plus courante à bord des chars d'assaut. Ce type de munition qui équipe le char Leclerc possède un pénétrateur en uranium. Il pèse 25,5 kg pour 0,98 m, sa vitesse de de 1100 m/s. Lors de l'impact, l'amorce fait exploser la charge d'éclatement qui projette des morceaux de douille coupants et incandescents à haute vitesse. L'essentiel des dégâts infligés aux cibles non protégées, comme les individus sans protection, sont occasionnés par des fragments d'obus plutôt que par le souffle de l'explosion. De plus, la forme profilée de ces obus permet de mieux fendre l’air. Ils ont donc une meilleure précision.
Il existe aussi des dérivés de ces munitions comme HEAT (Hight Explosive Anti-Tank) qui, au lieu de jouer sur la chaleur de l’explosion, repose sur la pression dégagée par la charge afin de perforer le point de blindage visé et d’y projeter les morceaux de cuivre contenus dans la charge. Or, depuis l’apparition des blindages composites en 1970, ces obus sont devenus presque inefficaces.
Les obus perforants:
Les obus perforants standards sont nommés « AP » (Armor Piercing). Ils furent l'une des premières munitions créée pour les chars. Comme son nom l'indique, elle a pour unique but de percer le blindage du véhicule adverse pour atteindre un élément clef de celui-ci (moteur, réservoir, râtelier de munitions..). Conçus en métal massif, les AP comportaient presque toujours une pointe spéciale renforcée et contondante pour faciliter la pénétration. En conséquence, leur forme était toute, sauf parfaite sur le plan balistique, et, leur précision était inférieure aux obus plus profilés comme les HE.
Cet obus est aussi décliné sous la forme « APHE » (Amor Piercing High Explosive). Il posséde une charge à retardement qui explose après être rentré dans le char, pour projeter des billes afin de tuer l’équipage, enflammer les vapeurs d’essence ou alors détruire le râtelier de munition. Or ce système était quelque peu difficile à mettre en place. D'une part, Il fallait que l’explosion se fasse au bon moment et d'autre part, la charge qui remplaçait le métal brut rendait l’obus plus léger et donc moins puissant et moins précis avec la distance.
Les obus spéciaux :
L’obus « APCR » (Armor Pierging Composit Rigid), autrement appelé « obus flèche » par notre armée, de son nom plus scientifique « Obus pénétrateur à énergie cinétique », est en fait une version améliorée de l’obus AP. Cette munition se présente sous la forme d'un obus AP, pesant 20,5 kg pour une longueur totale de 0,98 m. Il est doté d'un pénétrateur au tungstène et d'un petit noyau de carbure de tungstène à l'intérieur qui est libéré à l'impact. La taille et le poids réduits du noyau permettent, tout en gardant la même taille et la même charge propulsive, d'atteindre une vitesse initiale et une vitesse d'impact nettement supérieures. L'obus flèche du char Leclerc peut atteindre une vitesse de 1790 m/s.
A l’impact, le noyau est propulsé dans le blindage et le perce, quel que soit sa forme ou son matériau, grâce à son extrême rigidité. Cet obus est destiné aux chars lourds et aux autres cibles blindées (chasseurs de char fortement blindé à l’avant, par exemple).